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Vendredi 10, Samedi 11 octobre 2025 ou les deux jours, dans la limite des places disponibles.

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photo Patricia Cotti

Programme

Vendredi 10 octobre 2025

Violences de masse : Quels ressorts subjectifs ? Quels mécanismes collectifs ?

Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les analyses psychologiques des violences collectives se sont appuyées sur la figure de l’homme ordinaire, déplaçant ainsi la question de la dynamique de l’action criminelle sur les processus de groupe et les mécanismes de la soumission à l’autorité. Le même schéma d’analyse guidera les études sur les sectes dès les années 1960-1970. L’ensemble de ces travaux produira des théories éclairantes sur les dynamiques sectaires. Mais permettent-elles de saisir l’ensemble des phénomènes collectifs ? Que faire, en effet, des communautés sans leader clairement repérable ? Comment aborder, par exemple, les rixes entre bandes, les mouvements collectifs soudains menant à des massacres et les phénomènes épidémiques qui secouent régulièrement les réseaux numériques sans que l’on puisse y déceler la présence active d’un gourou manipulateur? Comment penser les vagues de complotisme ?

L’expression postmoderne de ces nouvelles violences collectives interrogent des fonctionnements individuels et collectifs inédits dont nous devons penser les conditions d’émergence et les dynamiques propres.
Des analyses d’événements collectifs violents, des études sur les dynamiques de groupes et sur le profil des personnes impliquées, nous permettront d’aborder ces phénomènes situés en marge des outils conceptuels usuels.

14h15

Ouverture par Patricia Cotti et Thierry Lamote

14h30 – 17h

Table-ronde

AGIRS VIOLENTS, ENTRE IDEOLOGIE et CONTAGION

Dieu ou le néant : mythes et délires génogoniques des tueurs de masse par Guillaume Monod, psychiatre, docteur en philosophie, consultant au centre pénitentiaire de Fresnes, directeur adjoint du Centre d’Etude des Radicalisations et de leurs Traitements (CERT, E.A. 7373), membre associé du Laboratoire Interdisciplinaire d’Etudes du Politique – Hannah Arendt (LIPHA, E.A. 3522)

Violences mimétiques et Psychopathologie des phénomènes de contagion sociale par Thierry Lamote, psychanalyste, professeur de psychopathologie clinique à l’Université de Lorraine. Il a publié plusieurs ouvrages notamment: L’envers obscène de la modernité, De la Scientologie à Daech, Paris, Hermann, 2017; Violences collectives, crimes de masse, terrorisme, Paris, MJW Fédition, 2023 (avec P. Cotti et Vassiliki-Piyi Christopoulou); La féroce ignorance – Religion, Radicalisation, Mouvements d’émancipation 1, Paris, Archives Karéline, 2022; Emprise… Vous avez dit emprise?, Paris, Editions du Cerf (à paraître).

Les tenailles du corps sur la psyché : une lecture neuropsychanalytique de la transgression par Ariane Bazan, psychanalyste, docteur en biologie et en psychologie clinique, professeur de psychologie et psychopathologie clinique à l’Université de Nancy.

17h

Café et rencontres

17h30 – 19h

Table-ronde

Complotisme, position du sujet, création de l’ennemi

Fonction des collectifs et des discours antivaccins dans la résistance vaccinale. Un cas par Mila Duval, Psychologue Clinicienne, Doctorante en psychologie clinique et psychopathologie psychanalytique, UR3071 SuLiSoM et ITI Transplantex NG.

Perspective systémique : traumatisme et sentiment de persécution intergénérationnel par Catherine de Geynst, psychologue clinicienne, psychothérapeute systémique & psychotraumatologue, spécialisée en victimologie et soins psychologiques post-traumatiques et dans l’accompagnement des enfants migrants non accompagnés. Belgique.

Le Kampuchea démocratique, un régime génocidaire par Véronique Sidoit, psychanalyste, docteure en psychopathologie clinique, membre du Pari de Lacan, auteure de nombreux articles (Psychologie clinique, 1L’évolution psychiatrique et surtout Psychanalyse Yetu), et très récemment de Les Khmers rouges, un langage de tuerie aux éditions de l’insu, 2025).

19h – 19h15

Conclusion de la journée par Patricia Cotti & Thierry Lamote

Samedi 11 octobre 2025

MANIPULATIONS DE L’HISTOIRE, BANALITÉ DU MAL ET PATHOLOGIE DE L’ÊTRE

Terrorismes et crimes de masse, suscitent depuis plus d’un demi-siècle nombre de débats concernant les dynamiques sociales et psychologiques des groupes et des individus qui y sont impliqués.

Face aux traumatismes de la Seconde guerre mondiale, la perspective d’Hannah Arendt fondée sur la notion de banalité du mal, qui a longtemps prévalu pour expliquer la montée du totalitarisme nazi, du génocide et des exactions dont il s’est rendu coupable. Pourtant historiens et politologues ont exhumé la face cachée de personnalités psychopathiques, comme celle d’environnements pathogènes, d’imprégnations idéologiques suscitant des phénomènes de « Mass hysteria » (R.Bartholomiew) et pouvant tout aussi bien engendrer des crimes de masses, en dehors même de tout contexte totalitaire.

Comment penser ensemble ces différentes dimensions et les nouer dans une dynamique multidimensionnelle – articulant facteurs politiques, sociaux et doctrinaux, psychologiques – tant individuelle que collective ?

9h45

Ouverture par Patricia Cotti et Thierry Lamote

10h – 11h15

Table-ronde

Totalitarisme et idéologies extrémistes : logiques de justification du massacre

Du dévoilement apocalyptique à la violence extrême : dynamiques de rupture et imaginaire du salut dans l’idéologie djihadiste par Othman El Kachtoul, diplomate, agrégé d’arabe et docteur en islamologie de l’Université de Strasbourg. Il a exercé dans les ambassades de France en Irak (2005-2006), au Soudan (2008-2012) et au Sultanat d’Oman (2012-2016). Il enseigne actuellement au Département de théologie de l’Université de Lorraine, à l’EPHE-PSL, à l’ENS de Lyon ainsi qu’à Sciences Po Paris. Il est l’auteur de « Rendez-vous à Dābiq. La théologie apocalyptique du groupe “État islamique” » (Karthala/IISMM).

Limites et insuffisances du totalitarisme chez Hannah Arendt par Michel Dreyfus, directeur de recherches émérite au CNRS ( Université de Partis 1). Un des directeurs du Siècle des communismes (2000), a publié notamment,  L’antisémitisme à gauche (1830-2009( (2009), re-publié la thèse de L. Soloweitschik, Un prolétariat méconnu. Etude sur la situation sociale et économique des ouvriers juifs (1898- 2019), ainsi que Et Hannah Arendt et la question juive.Pour une relecture (PUF, 2023)

11h15

Café et rencontres

11h30-12h45

Table-ronde

GÉNOCIDES, RAGE, PURIFICATION et AUTRES DYNAMIQUES

Le génocide des Tutsi au Rwanda : genèse et mécanismes par Régine Waintrater, psychanalyste, thérapeute familiale et de couple, PSYFA, SFPPG, Maître de Conférences honoraire, Université Paris-Cité.

Hitler ou le double cruel d’une entrée en schizophrénie par Patricia Cotti, psychologue clinicienne, psychanalyste, maître de conférences- HDR en psychopathologie clinique à l’université de Strasbourg, auteure de plusieurs articles sur des études de cas de terroristes et l’ouvrage La fabrique du terroriste solitaire. Une investigation clinique ( Enrick B Editions, 2021), et Violences collectives, crimes de masse, terrorisme, Paris, MJW Fédition, 2023 (avec Thierry Lamote et Vassiliki-Piyi Christopoulou).

12h45 – 13h

Discussion avec la salle

13h – 13h30

Conclusion des deux journées par Patricia Cotti & Thierry Lamote

Colloque financé par l’Idex Exploratoire : IXTTREMM, Université de Strasbourg, et le Pôle CLCS de l’Université de Lorraine